Post-Covid: adieu la brute & le truand?
Observons avec attention ceux qui en profitent, ceux qui se paralysent, mais aussi ceux qui aident et ceux qui se réinventent durant la crise sanitaire mondiale. Et n’ayons pas la mémoire courte, après !
Le grand révélateur de truands
La crise du Coronavirus est un puissant révélateur d’humanité et de cynisme, de grandeur d’âme et de félonie, de clairvoyance et de myopie. Que ce soit dans notre quotidien avec nos familles, amis et voisins, ou en observant nos managers, nos politiques et autres «plus ou moins responsables», le révélateur est impitoyable : ils sont cap ou pas cap. C’est univoque.
En fait, aujourd’hui nous réussissons tous à caser les hauts dirigeants politiques de la planète – avec une grande précision – soit dans la catégorie de bon/honnête soit dans celle de malhonnête. Incroyable mais vrai, car en politique cela est souvent masqué, n’est-ce pas?
Pour les managers, le constat est plus nuancé, il y a de tout. Cependant, beaucoup de managers nous ont « surpris en bien » tandis que d’autres ont clairement démontré leurs limites : la peur, l’incompétence, l’égoïsme sont de puissants vecteurs de décisions inadaptées et injustes.
Bien, alors prenons bonne note de ceux qui présentent ces limites pour l’après-crise, pour ne pas réélire, pour ne pas promouvoir, pour ne pas sélectionner ce genre de personnages qui sont censés créer notre futur. Mais pour ce faire, pour bien choisir, de quel après-crise parlons-nous ?
L’après-crise: bons ou brutes?
Je suggère aujourd’hui juste quelques éléments qui seront – espérons-le – importants pour choisir les bons et surtout pas les brutes pour gérer les affaires:
a) Leur sens éthique et leur altruisme
On a besoin de résilience ces temps. Trouver un rythme, avoir de la discipline, se reconstruire, s’adapter et évoluer dans un contexte moins prévisble et moins structuré. Au niveau individuel cela demande de l’effort à beaucoup d’entre nous.
On voit aussi – fort heureusement – le retour de l’altruisme. Cette situation inédite de crise permet à nous tous d’aider beaucoup de gens, par un effort même minimal et par de nouvelles façons d’être utiles.
Ceux qui passent à côté de cette opportunité le font-ils par ignorance ou indifférence ? Peu importe ! Ceux qui sont réellement altruistes vont forcément vouloir aider les autres durant une telle crise. Ceux-là, on va aussi les vouloir avec nous après la crise, c’est évident !
b) Ils pratiquent le blended management
Les leaders-managers sont aussi en train d’apprendre comment travailler « dans les deux mondes » : être à l’aise soit dans l’univers virtuel de l’écran 2D, soit dans la vraie vie en 3D.
Cela signifie apprendre et perfectionner la capacité à utiliser une panoplie d’outils de télétravail et de travail autonôme. Il ne suffit pas de maîtriser seulement la vidéoconférence ! Il y a entre autres les outils de productivité, de sauvegarde, de monitoring des activités, de création d’animations et présentations en ligne, de sondages en temps réel, d’analyse de l’engagement des participants (très utile pour l’enseignement). Il y a aussi les réseaux sociaux, les apps d’interaction à tout va, les technologies qui vérifient la santé des membres des équipes, les business & people analytics et j’en passe, et j’en passe.
Etre un analphabète numérique n’est plus une option, la crise sanitaire a donné un coup de fouet à la transformation digitale. Si le coronavirus menace notre santé et même notre survie en tant qu’individus, l’accélération digitale de tous les secteurs de l’économie menaçe également les entreprises et les professionnels qui ne comprennent pas ce changement de paradigme. Il n’y a plus le choix, pour le leader du futur proche il faut apprendre à se gérer dans ce nouveau contexte mixte entre présentiel et virtuel.
c) Ils sont moins matérialistes que spirituels
Un autre changement est la violente remise en question de nos valeurs et priorités. Quand la vie est menacée – la nôtre et surtout celle de nos aînés – on remet en perspective ses priorités: ce rythme effréné pour croître, augmenter, ajouter quoi au juste? Beaucoup sont en train d’élaborer le deuil du bien-être superficiel et de la toute-puissance du monde matériel.
La spiritualité est en effet un puissant antidote aussi à la solitude de l’isolement, que ce soit une spiritualité religieuse, meditative, naturaliste, … Cela aide aussi à humaniser un quotidien où la technologie doit servir à connecter les personnes, à créer de l’équilibre par rapport aux outils digitaux, à rester humains et peut-être même à le devenir un peu plus.
Un leader qui possède une certaine humilité et ouverture est capable d’inspirer d’autres, tirer le meilleur de chacun et prendre des décisions durables. Ceux qui n’ont pas de spiritualité (comme certains dirigeants mondiaux, par exemple) sont dangéreux et néfastes pour ceux qui les côtoient. Ceux-là, il ne faut pas les garder à la prochaine échéance!!
Ceci n’est qu’un début de réflexion – il y a certainement beaucoup d’autres critères et compétences utiles pour celles et ceux qui décident et créent notre futur. Je reçois volontiers vos commentaires et ajouts. La construction d’un meilleur “new normal” continue…
Author : Frode Hvaring, HR Guide & Culture builder.